Appel à communications : «Toujours debouttes! Perspectives sur le renouveau féministe au Québec». Colloque à l'UQAM, 21 et 22 novembre 2019. Échéance des propositions: 1er août 2019
Montréal, 28 novembre 1969 : 200 femmes prennent la rue et défient, les premières, le règlement anti-manifestation de l’administration Drapeau-Saulnier. Ces militantes, pour la plupart issues de la contestation sociale des années 1960, sont arrêtées sur-le-champ et détenues. Quelques semaines plus tard, plusieurs d’entre elles se réunissent pour former le Front de libération des femmes, un premier collectif qui donnera le coup d’envoi au renouveau féministe québécois.
Durant les décennies 1970 et 1980, des femmes se mobilisent pour l’accès à la contraception, la décriminalisation de l’avortement, l’éducation à la sexualité, la reconnaissance sociale et économique du travail ménager, l’ouverture de garderies populaires ou encore leur admission dans les tavernes et au banc des jurés – dont elles sont encore exclues. Elles dénoncent le viol, la violence conjugale et la subordination des femmes dans l’ensemble des sphères de la société : dans les milieux d’emploi, dans les organisations de gauche, dans la politique et, bien sûr, dans la famille. Elles écrivent des pièces de théâtre, fondent une maison d’édition féministe et publient leurs propres journaux et revues, dont Québécoises deboutte!, Les Têtes de pioche, Des luttes et des rires de femmes et La Vie en rose. Elles sont debouttes, comme le proclamait un slogan de l’époque!
Ce colloque vise à revisiter, cinquante ans après l’émergence du Front de libération des femmes, l’héritage de cette frange des mouvements féministes en (ré)examinant les discours, les publications, les créations, les revendications et les mobilisations – mais aussi les limites et les absences. En prenant le contexte des années 1970 et 1980 comme point de départ, les propositions de communications pourront s’inspirer de, ou alors dépasser, quelques-uns des thèmes suivants :
- Les publications féministes et leurs discours ;
- Les trajectoires personnelles ou collectives, les moyens d’action et les mobilisations marquantes ;
- Les relations entre féminisme et création artistique, littéraire, poétique, théâtrale ou cinématographique ;
- La réception des revendications féministes dans les médias grand public ;
- Les croisements entre le privé et le politique, dont la politisation et la collectivisation de certains enjeux « privés » ;
- Les rapports entre collectifs ou idées féministes et groupes indépendantistes, étudiants, communistes ou syndicaux ;
- Les liens établis avec d’autres groupes de femmes – assistées sociales, ouvrières, militantes de partis politiques ou de syndicats ;
- L’inclusion ou l’exclusion de femmes – lesbiennes, transgenres, immigrantes, autochtones ou en situation de handicap ;
- Les conflits et les tensions entre certaines stratégies ou tendances ;
- Les (dis)continuités avec les mouvements, discours et revendications qui ont émergé ou gagné en visibilité au 21e siècle : dénonciation du harcèlement et des agressions sexuelles, rémunération des stages, féminisme décolonial, mouvements des femmes autochtones, mouvements queer, etc.
Nous encourageons les contributions qui s’appuient sur les expériences de militant·es, d’actrices et d’acteurs, ainsi que sur les recherches d’étudiant·es de 2e et 3e cycles, de professeur·es, d’enseignant·es, de chargé·es de cours, de chercheuses et de chercheurs indépendant·es issu·es des études littéraires, de la science politique, de l’histoire, de la sociologie, des études sur les médias et la communication, ou de toute autre discipline.
Nous vous invitons à soumettre des propositions de communication individuelle ou de séance commune avant le 1er août 2019. Celles-ci doivent inclure un titre, une description d’approximativement 200 mots par communication et une brève biographie personnelle. Pour nous faire parvenir votre proposition ou pour toute question, adressez votre courriel à toujoursdebouttes@gmail.com.
Comité organisateur
- Marie-Andrée Bergeron, Université de Calgary
- Josette Brun, Université Laval
- Camille Robert, Université du Québec à Montréal
Comité scientifique
- Karine Rosso, Université de Sherbrooke
- Chloé Savoie-Bernard, Université de Montréal
- Valérie Yanick, Université Laval