Par Marie-Hélène Lajoie. Cahiers de l’IREF, collection Tremplin, no 9, 2017, 68 pages.
L'empowerment des femmes est devenu un terme omniprésent dans le domaine du développement depuis les années 1990. Face à la dépolitisation de la notion depuis sa cooptation dans le paradigme dominant du développement, il importe de remettre à l’ordre du jour la définition féministe radicale de l'empowerment, qui met l'accent sur la remise en question des rapports sociaux de domination. Puisque les projets d'économie sociale, tels que les coopératives féminines, en sont un type souvent implanté en vue de favoriser le renforcement du pouvoir des femmes, cette recherche tente de comprendre la portée des projets de coopératives à favoriser l'empowerment collectif des femmes.
L’étude de la coopérative Ricomida nous permet de comprendre les facteurs institutionnels et structurels qui l'influencent. L'analyse de la consubstantialité des rapports sociaux de sexe, de race et de classe vécus par les membres de Ricomida nous éclaire sur la manière dont fonctionne l'empowerment des femmes de la coopérative. L'imbrication particulière de ces rapports sociaux, de même que la manière dont le projet est conçu et évalué, favorisent plutôt les aspects individuels de l'empowerment des femmes de Ricomida. Les aspects collectifs du renforcement du pouvoir des femmes semblent toutefois se confronter à un ensemble d'obstacles.
Marie-Hélène Lajoie est détentrice d’une maîtrise en sciences politiques avec une concentration en études féministes de l’Université du Québec à Montréal (2015). Elle s’intéresse particulièrement à la solidarité internationale et aux mouvements de femmes latino-américains. Elle travaille actuellement en développement international en tant que conseillère volontaire en égalité entre les femmes et les hommes.
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