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Tremplin, no.4, 2013, «Où en sommes-nous avec l'art féministe? La Centrale Galerie Powerhouse (1973-1978 et 2007-2010)»

Par Kim Rondeau. Cahier de l'IREF, Collection Tremplin, No. 4, 90 pages, 2013

Au cours des 10 dernières années, de nombreux évènements en arts visuels se sont penchés sur la question du féminisme, malgré l'annonce de la mort de ce courant politique par plusieurs discours populaires. Effectivement, l'avènement des champs d'études queer et postcoloniales, à la fin de la décennie 1980, reconceptualise et complexifie le sujet du féminisme, la femme. Les fondements de l'identité femme, la fixité de cette catégorie, se voient maintenant interrogés. De ce fait, les prémisses mises de l'avant par les féministes des années 1970, moment fort du mouvement de libération des femmes, se verront critiquées.

Dans un tel contexte, nous souhaitons questionner l'art féministe actuel et voir comment il se manifeste. Plus spécifiquement, nous analysons de quelle façon il diffère des pratiques féministes inaugurées dans la décennie 1970. C'est sur cette problématique que s'attarde cette recherche prenant pour corpus d'étude les expositions présentées, de 1973 à 1978 et de 2007 à 2010, au centre d'artistes féministe montréalais La Centrale Galerie Powerhouse. Ce lieu de diffusion, fondé par des femmes désirant avoir un endroit pour exposer leur art à un moment où elles étaient exclues des institutions, est un témoin privilégié des relations qu'entretiennent le discours artistique et les théories féministes. La Centrale Powerhouse a d'ailleurs modifié son mandat en 2008 dans le but de demeurer pertinent face aux changements ayant lieu au sein du courant féministe. À travers notre étude comparative de la programmation du centre d'artistes ainsi qu'une lecture féministe de ces œuvres, nous voulons démontrer que des démarches politisées, enrichies par de nouvelles préoccupations queer et postcoloniales, demeurent possibles.

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Tremplin, no.3, 2012, «Du Nous femmes au Nous féministes: L’apport des critiques anti-essentialistes à la non-mixité organisationnelle»

Par Stéphanie Mayer. Cahiers de l'IREF, collection Tremplin, no 3, 2012

Les espaces politiques non-mixtes entre « femmes » représentent, en raison de l’autonomie qu’ils permettent d’acquérir, un mode d’organisation qui s’est avéré efficace pour mener des luttes en faveur de la liberté. Ce type de rassemblement se constitue sur la base du « Nous femmes » qui fait l’objet depuis près de trois décennies de nombreuses résistances de la part des féministes postmodernes et poststructuralistes. Ces critiques de l’essentialisme remettent en cause les fondements du « Nous femmes » et ébranlent, par le fait même, le mode d’organisation en non-mixité construit sur l’identité « femmes ».

Cette recherche vise les trois objectifs suivants : 1) retracer l’importance politique du mode d’organisation en non-mixité « femmes »; 2) explorer, à partir d’une perspective féministe postmoderne et poststructuraliste, les tensions relatives au « Nous femmes » et à l’expérience qui lui est propre; et 3) montrer la pertinence du déplacement vers le « Nous féministes », qui permet de penser une non-mixité entre féministes.

Cette analyse épistémologique met en dialogue les cadres théoriques des féministes radicales, principalement matérialistes, avec ceux des féministes postmodernes et poststructuralistes au sujet du « Nous femmes » et de son expérience spécifique. La discussion aboutit à une proposition actualisée en matière de concepts féministes mobilisés dans le cadre d’une organisation en non-mixité, qui conjugue anti-essentialisme et radicalisme politique.

La proposition centrale de cette recherche entend inciter les féministes (militantes et théoriciennes) à emprunter le passage du « Nous femmes » vers le « Nous féministes ». Ce déplacement permet la conceptualisation d’une non-mixité entre féministes invitée à se saisir, dans une perspective féministe, de l’ensemble des enjeux sociaux. Cette démarche repose sur le postulat que les féminismes représentent une réflexion politique qui concerne l’ensemble de la société, qu’ils constituent un projet démocratique.

Les conclusions rappellent l’importance de ce déplacement épistémologique et politique du « Nous femmes » vers le « Nous féministes » afin de contourner les paradoxes théoriques que revêtent les ancrages essentialistes associés à la catégorie « femmes » et la non-mixité sur cette base.

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Tremplin, no.2, 2011, «Violence et identité dans _Les mouflettes d'Atropos_ et _Le cri du sablier_ de Chloé Delaume»

Par Michèle Gaudreau. Cahiers de l'IREF, collection Tremplin, no 2, 2011, 84 pages.

Les mouflettes d’Atropos et Le cri du sablier de Chloé Delaume, sur lesquels porte cette recherche, donnent lieu à la fois au récit de la violence qui a été subie par l’écrivaine et au déploiement d’une violence dont elle-même est l’auteure. Dans cette étude, nous cherchons à démontrer que la violence racontée, qui est perpétrée par les hommes et par les institutions patriarcales, est responsable de la désubjectivation de Chloé Delaume (qui est à la fois l’auteure, la narratrice et le personnage principal des deux textes analysés), et que la violence dont celle-ci fait preuve est le moteur de la reconstruction de son identité et de sa subjectivité. Plus largement, à l’aide de théories féministes sur la violence, sur le langage et sur les rapports entre les sexes, nous explorons quelques facettes de la domination masculine qui est encore bien présente aujourd’hui et certains des mécanismes développés par les femmes afin de répondre à l’état de soumission dans lequel les place le patriarcat.

Cette recherche est divisée en trois chapitres. Le premier se veut surtout une présentation théorique de la violence patriarcale et de quatre des institutions qui la perpétuent et qui préoccupent Delaume, soit la famille, la religion, la psychanalyse et le langage. Le second chapitre s’articule autour de la désubjectivation de l’auteure-narratrice, et le dernier, autour de la violence employée par Delaume afin d’attaquer les responsables de sa désubjectivation et de se reconstruire une identité qui s’éloigne des modèles imposés par la société patriarcale.

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Tremplin, no.1, 2011, «Représentations alternatives de la subjectivité féminine dans le cinéma féminin québécois»

Par Gabrielle Trépanier-Jobin. Cahiers de l'IREF, collection Tremplin, no 1, 2011, 71 pages.

Devant la nécessité de penser la subjectivité féminine différemment, l’auteure explore un corpus de théories féministes provenant de divers courants de pensée, ainsi qu’un corpus de films réalisés par des femmes au Québec, afin d’y relever des représentations alternatives de la subjectivité féminine et d’étudier leur potentiel subversif. Puisqu’il semble profitable de valoriser les échanges entre les théoriciennes et les réalisatrices, cette étude propose une lecture croisée de ces deux corpus, pour vérifier si leurs idées respectives se recoupent, se complètent ou s’opposent. 

Cette recherche examine plus précisément comment les figures de la femme hétérosexuelle, du couple mère-fille et de la déesse femme, mises de l’avant dans la théorie de Luce Irigaray et dans le film La turbulence des fluides de Manon Briand, compensent les oublis et les méprises de la psychanalyse freudienne, des religions occidentales et des cultures patriarcales. Elle observe la manière avec laquelle la figure de la lesbienne, développée dans la théorie de Monique Wittig et dans le filmRebelles de Léa Pool, remet en question l’hétéronormativité, révèle le caractère artificiel des catégories de sexe et libère la sexualité féminine de ses attaches hétérosexuelles. Elle examine en outre comment la figure du travesti/transsexuel, exposée dans la théorie de Judith Butler et dans le film Le sexe des étoiles de Paule Baillargeon, démontre la facticité des catégories « homme » et « femme », illustre le caractère performatif du genre et expose la rigidité des normes sociales. Elle étudie enfin comment le sujet nomade, mis de l’avant dans la théorie de Rosi Braidotti et dans le film Borderline de Lyne Charlebois, ébranle le mode de pensée dualiste, la métaphysique de la substance et le logocentrisme cartésien. 

Les quatre analyses de film effectuées dans le cadre de cette recherche révèlent entre autres que ces formes alternatives de subjectivité féminine ne comportent pas, en soi, un pouvoir subversif. C’est plutôt la manière avec laquelle elles sont mises en scène, tantôt par des procédés de répétition et d’exagération, tantôt par des procédés de recontextualisation, d’inversion ou de suppression, qui leur confère le potentiel de perturber l’ordre établi.

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Agora, no.8, 2017, «Féminismes, sexualités, libertés»

Sous la direction de Lori Saint-Martin, Thérèse St-Gelais et Caroline Désy, Cahiers de l'IREF, collection Agora, no 8, 2017, 69 pages.

De l’ensemble des textes réunis ici, où sont convoqués tour à tour le politique, les médias, la fiction, le théâtre et le cinéma, ressortent deux principaux fils conducteurs. D’une part, les questions de privilèges hétérosexuels, de « race » ou de classe, inséparables d’enjeux de pouvoir et de violence qui traversent presque toutes les études. D’autre part, les écueils, les défis et l’immense part de créativité liés à un désir de renouveler les représentations dominantes en montrant le plaisir et le désir au féminin pour un public lui aussi féminin (ou encore, mais les textes publiés ici l’envisagent relativement peu, relevant d’une minorité de genre). Les nombreuses controverses, contradictions et ambiguïtés relevées au fil des textes illustrent autant l’emprise des pratiques et représentations patriarcales que le riche potentiel de résistance des pratiques militantes et artistiques féministes, à condition de combattre sans cesse les nouvelles exclusions et réductions au silence.

Avec des textes de : Wendy Delorme, Isabelle Boisclair, Nicole Côté, Marie-Claude Garneau, Polly Galis, Julie Beaulieu et Élisabeth Mercier. Précédés d’une présentation de Lori Saint-Martin, Caroline Désy et Thérèse St-Gelais.

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Agora, no.7, 2016, «Féminismes et luttes contre l’homophobie: de l’apprentissage à la subversion des codes»

Sous la direction de Line Chamberland, Caroline Désy et Lori Saint-Martin, Les Cahiers de l'IREF, collection Agora, no 7, 141 pages.

Quelles convergences peut-on observer entre féminismes et luttes contre l’homophobie ? Sur le plan de la pensée, quels rapprochements contemporains peut-on établir entre le champ des études féministes et celui de la diversité sexuelle et de genre ? Comment s’articule l’intersection entre ces deux systèmes de différenciation hiérarchique que sont le sexisme et l’hétérosexisme ? Quels théories et concepts y circulent de manière transversale, et avec quelles redéfinitions ? Ces questions ont guidé l’organisation du colloque « Féminismes et luttes contre l’homophobie : zones de convergence » tenu dans le cadre du congrès de l’ACFAS 2014 à l’Université Concordia, Montréal, le 16 mai 2014. Les textes rassemblés dans ce cahier, offerts par des chercheurs-es émergents-es et d’expérience, issus de plusieurs disciplines, proposent de stimulantes réflexions sur les convergences et divergences entre luttes féministes et luttes contre l’homophobie, sans évidemment épuiser un si vaste questionnement. Ces écrits ouvrent le dialogue et en réaffirment la possibilité, y compris lorsqu’ils nomment les hiatus entre ces deux champs.

Avec des textes de : Christine Bard, Janik Bastien-Charlebois, Amélie Charbonneau et Olivier Vallerand, Christelle Lebreton, Étienne Deshoulières, Rosine Horincq Detournay, Nathalie Ricard, Bruno Laprade, Sabrina Maiorano, Dominique Bourque, Isabelle Boisclair. Précédés d’une présentation de Line Chamberland et Caroline Désy.

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Agora, no.6, 2014, «Filiations du féminin»

Sous la direction de Lori Saint-Martin et Ariane Gibeau, Les Cahiers de l'IREF, collection Agora, no 6, 100 pages.

Disparues sous le nom du mari dans les arbres généalogiques, exclues traditionnellement de la transmission du patrimoine et, partant, des réélaborations littéraires de cette grande question, tenues à distance des débats sociaux, marginalisées ou effacées de l'histoire littéraire, les femmes souffrent d'une filiation au pire absente, au mieux trouée. Si les créateurs ont cru, selon Harold Bloom, avoir trop de pères littéraires, figures puissantes contre lesquelles il leur fallait s'insurger, les créatrices, elles, ont manqué cruellement de mères. Voilà pourquoi la filiation, si elle touche tous les êtres, est aussi une brûlante question féministe.

À l'heure où les fondatrices des études féministes universitaires arrivent à l'âge de la retraite après avoir créé des infrastructures (cours, programmes, réseaux et instituts) visant à légitimer et pérenniser ce domaine d'études, où de jeunes chercheuses ouvrent des directions nouvelles, qu'en est-il des filiations du féminin en littérature? Comment les femmes d'hier et d'aujourd'hui ont-elles pensé ces filiations, autant les liens de sang que ceux qui ont transité par la pensée et l'écriture? Ces rapports les ont-elles freinées, fortifiées, ont-ils inspiré leur créativité, infléchi leur voix, déterminé la forme de leurs écrits? Voilà la question autour de laquelle s'articule le présent livre. Les textes réunis ici revisitent, sous un angle féministe, des filiations tant familiales (avec la mère, les sœurs, les frères) qu'intellectuelles (rapports entre créatrices d'époques différentes). En posant leur regard sur des œuvres littéraires et des pratiques culturelles issues d'époques et de pays différents, ils interrogent la filiation comme art de s'affirmer libre, mais aussi liée aux autres.

Avec des textes d'Adeline Caute, Ariane Gibeau, Jessica Hamel-Akré, Marie-Noëlle Huet, Lucie Joubert, Lori Saint-Martin, Chantal Savoie et Patricia Smart.

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Agora, no.5, 2013, «De l’assignation à l’éclatement. Continuités et ruptures dans les représentations des femmes»

Sous la direction de Dominique Bourque, Francine Descarries et Caroline Désy, Les Cahiers de l’IREF, collection Agora, no 5, 2013, 160 pages.

Sous l’égide de l’Institut de recherches et d’études féministes de l’Université du Québec à Montréal et de l’Institut d’études des femmes de l’Université d’Ottawa, cet ouvrage fait suite au colloque « Représentations des femmes : médias, arts, société », tenu dans le cadre du 79eCongrès de l’Association francophone pour le savoir (Acfas) en mai 2011. Il aborde les représentations des femmes sous deux grands angles. Il examine d’une part la reconduction des représentations dans le processus de construction identitaire et sociale des rôles féminins. Il s’attache également à illustrer comment les rapports de division et de hiérarchie basés sur le sexe/genre donnent lieu à la rencontre d’un ensemble très diversifié d’éléments symboliques ou normatifs, de croyances, de valeurs, de savoirs, de stéréotypes et d’images agissant comme prescripteurs d’attitudes et de pratiques. Du sexisme ordinaire dans les médias à la glorification d’un certain type de corps féminin dans les œuvres d’art, en passant par l’hypersexualisation des filles et des femmes dans l’espace public, et le poids de l’héritage légué par l’idéologie patriarcale, nombre de sujets fondamentaux sont convoqués, interrogés et analysés. D’autre part, puisque représentation veut aussi dire partici-pation, visibilité et exercice d’un rôle citoyen, l’ouvrage traite également de la nature et du poids de l’inclusion sociale, professionnelle et politique des femmes, tout comme des modalités encore agissantes de leur mise à l’écart. Enfin, comme il importe de ne pas minimiser le rôle des pratiques sur les représentations sociales, l’interdépendance entre représentations et pratiques est investiguée.

Auteures de ce recueil : Carole Boulebsol, Dominique Bourque, Rachel Chagnon, Michèle Charpentier, Francine Descarries, Caroline Désy, Marcelle Dubé, Catherine Dussault Frenette, Lilia Goldfarb, Émilie Goulet, Marie-Noëlle Huet, Geneviève Lafleur, Ève Lamoureux, Chantal Maillé, Isabelle Marchand  et  Anne Quéniart.

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Agora, no.4, 2012, «La traite des femmes à des fins d’exploitation sexuelle: entre le déni et l’invisibilité»

Par Sandrine Ricci, Lyne Kurtzman et Marie-Andrée Roy, Les Cahiers de l’IREF, collection Agora, no 4, 2012, 218 pages.

La traite à des fins d’exploitation sexuelle désigne le recrutement, le transport et le transfert – à l’intérieur ou à l’extérieur d’un pays, par des moyens légaux ou illégaux – ainsi que l’hébergement ou l’accueil de personnes, principalement des femmes et des enfants, dans le but de les exploiter sexuellement. Le présent rapport s’applique à documenter et comprendre ce phénomène au Québec en plaçant la parole et l’expérience de femmes dans l’industrie du sexe au cœur de l’analyse.

On trouvera dans ce Cahier différentes ressources pour appréhender solidement le phénomène de la traite, le déni et l’invisibilisation dont il est l’objet : des repères théoriques pour mener une analyse féministe ; une étude du contexte juridico-politique ; des perspectives d’intervenantes œuvrant dans le secteur communautaire de même que des informations relatives aux pratiques policières en matière de lutte contre la traite.

L’analyse des trajectoires de femmes trafiquées ou exploitées dans l’industrie du sexe met au jour le fonctionnement de la traite prostitutionnelle, des leurres du recrutement aux difficiles voies de sortie de ce système. Un bilan analytique expose trois dimensions clés du dispositif de violence à l’œuvre dans la traite : la culture de banalisation de la marchandisation du corps et de la sexualité des femmes ; la question du pseudo-consentement des femmes prostituées et l’industrie du sexe comme manifestation exacerbée de la violence patriarcale.

Enfin, les auteures mettent de l’avant une série de recommandations qui visent une stratégie concertée de lutte contre la traite des femmes à des fins d’exploitation sexuelle. Elles appellent à des changements des mentalités concernant la prostitution au niveau des pratiques d’intervention ainsi que sur les terrains politique et juridique. Elles demandent notamment aux gouvernements canadien et québécois de revoir lois et règlements en vue de reconnaître que l’exploitation sexuelle et commerciale constitue une violence contre les femmes et porte atteinte à l’égalité entre les femmes et les hommes.

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Agora, no.3, 2012,«Stratégies des travailleuses lesbiennes face à la discrimination. Contrer l'hétéronormativité des milieux de travail»

Line Chamberland et Christelle Lebreton, avec la collaboration de Michaël Bernier. Cahiers de l'IREF, collection Agora, no 3, 99 pages.

Ce cahier propose une analyse de la situation des travailleuses lesbiennes dans leur environnement de travail. Plus spécifiquement, il décrit d’abord brièvement les dynamiques de discrimination et d’exclusion auxquelles elles sont confrontées, puis il examine les stratégies qu’elles adoptent afin de se tailler une place satisfaisante, tant sur le plan psychologique que professionnel, dans un environnement caractérisé, à des degrés divers, par des attentes hétéronormatives et par des préjugés hétérosexistes susceptibles d’engendrer des discriminations à leur égard. Pour ce faire, sont présentés les principaux résultats concernant les lesbiennes en provenance d’une étude conduite il y a quelques années sur l’insertion des travailleurs gais et des travailleuses lesbiennes dans leur milieu de travail. Cette nouvelle présentation des résultats fournit l’occasion de les examiner dans une perspective féministe, d’interroger les concepts initiaux de la recherche ainsi que les données empiriques en prenant en compte le double positionnement de ces travailleuses, en tant que femmes et en tant que lesbiennes.

Cette publication reprend des perspectives théoriques et des données empiriques issues de cette recherche tout en les reconfigurant dans le but d’étayer les expériences vécues par les lesbiennes en milieu de travail et de formuler de nouvelles pistes de réflexion qui n’oblitèrent ni leur sexualité ni leur statut de femmes. On y trouvera des concepts théoriques utilisés en recherche relativement aux phénomènes de marginalisation ou d’exclusion des personnes appartenant à des minorités sexuelles, mais aussi une description des manifestations de l’homophobie en milieu de travail. Deux chapitres sont ensuite consacrés aux diverses stratégies mises en œuvre par les travailleuses lesbiennes pour faciliter leur adaptation en milieu de travail et prévenir ou contourner les effets discriminatoires de l’homophobie. Enfin, une analyse synthèse aborde les discriminations reliées à la sexualisation des femmes et celles reliées à la division sexuelle du travail, faisant ainsi le pont entre sexisme et homophobie.

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Institut de recherches et d'études féministes

Créé en 1990, l’Institut de recherches et d’études féministes a pour mission de promouvoir et de développer la formation et la recherche féministes dans une perspective interdisciplinaire. Il constitue un regroupement de plus de 700 membres professeur·e·s, chercheur·e·s, chargé·e·s de cours, professionnel·le·s, étudiant·e·s de l’UQAM, ainsi que des membres associé·e·s.

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